Thème :
La religion dans l’Egypte pharaonique
Introduction
Les fondements de la
religion égyptienne préexistaient au Néolithique, une période s'étalant grosso
modo de 9000 à 3300 avant JC. La religion Égyptienne n'a donc rien inventé, et
s'est " contentée " lors de la réunion de l'Égypte, en -3100 avant JC,
entre basse et haute Égypte. C'est ce qui explique notamment le fait que dans
la religion égyptienne, les animaux soient omniprésents (Dieux incarnés sous
forme d'animaux), un fait préexistant dans les cultes totémiques tribaux de la
préhistoire. La religion des Égyptiens de l'antiquité est d'une grande
complexité. Outre le fait qu'il existe des milliers de divinités, elles
cohabitent avec une multitude de génies et démons de l'au-delà. Et pour compliquer
le tout, ajoutons le fait qu'une divinité, tels qu’Horus ou Amon, que l'on
pourrait interpréter comme une entité unique était vénérée comme des entités
différentes, comme autant de facettes d'un même Dieu…
I.
La religion Egyptienne
1.
Les dieux égyptiens
Les Égyptiens ne
concevaient donc pas les dieux autrement conformés que leurs créatures : ils
leur attribuaient un corps, une ou plusieurs âmes comme
à l'humain, des besoins, des passions en un mot la vie. Ils naissaient et
mouraient, se mariaient et s'engendraient, se haïssaient et se faisaient la
guerre comme les humains. Il est vrai qu'ils ne mouraient jamais complètement;
mais cela ne leur constituait pas une immunité, car l'humain avait le même droit
à la résurrection et l'obtenait par l'accomplissement de certaines formalités
dont les dieux ne pouvaient non plus s'abstenir: On ne saurait nier pourtant
que les textes dès le Moyen Empire nous
mettent en présence de conceptions religieuses d'un ordre assez élevé. Ces
conceptions, d'ailleurs spéciales aux théologiens et d'abord destinées à
promouvoir la puissance du Pharaon, laissèrent coexister les autres
croyances.
Sont ainsi adorés
Khnoum (le bélier, l'animal reproducteur du troupeau, dieu créateur par
excellence), Hathor (la vache, féconde et nourricière – assimilée au ciel,
lien fécond de l'univers, parce que donneur de lumière et de chaleur –,
déesse donc aussi de la joie et de la danse), Sebek (le crocodile, qui guette
sa proie tapi dans l'eau du fleuve), Anubis (le
chacal, qui deviendra le divin embaumeur, très tôt mis en rapport avec le monde
des défunts car l'animal hante toujours les abords des nécropoles en quête de possibles
nourritures), Horus (le
faucon, assimilé souvent au ciel ou au soleil, car, ailes largement étendues,
l'oiseau qui plane semble se confondre avec l'étendue céleste), Min (dieu
humain de la fertilité), Ptah (dieu de Memphis, première capitale de l'Égypte),
etc. Chacune de ces divinités est adorée principalement dans une ville (parfois
plusieurs) et est ressentie comme netjer, « le dieu », pour ses
fidèles. Deux grandes forces bénéfiques de la nature sont particulièrement
révérées : le soleil, Rê,
qui donne et entretient la vie de chaque jour, et Osiris,
dieu du Nil et de la végétation toujours renaissante, le dieu qui, par sa
passion et sa résurrection, donne aux hommes l'exemple et les
« moyens » de la vie éternellement renouvelée.
2.
Les temples
Un temple de
l'Égypte est un édifice religieux dédié au culte d'une
ou plusieurs divinités en Égypte ancienne.
Souvent associé avec un important complexe comprenant des habitations pour
les prêtres, des ateliers de
production divers, des entrepôts et éventuellement une maison de vie,
le temple forme un complexe culturel, économique et agricole d'importance
capitale dans l'Égypte ancienne. Ils étaient construits pour le culte officiel
des dieux et la commémoration des pharaons et
dans les régions sous contrôle égyptien. Les temples étaient considérés comme
des demeures pour les dieux ou les rois auxquels ils étaient dédiés. Les
Égyptiens y pratiquaient toute une série de rites qui étaient les fonctions
centrales de la religion égyptienne : offrandes aux
dieux, reconstitution de leurs actions mythologiques à travers des
fêtes, et conjuration des forces du chaos. Ces rites étaient considérés comme
nécessaires pour que les dieux continuent à défendre la Maât,
l'ordre divin de l'univers.
La partie la plus
importante du temple était le sanctuaire,
qui contenait généralement une idole,
une statue de son dieu. Les pièces à l’extérieur du sanctuaire sont devenues
plus larges et plus complexes au cours du temps, si bien que les temples ont
évolué et les petits sanctuaires de la fin de l'époque prédynastique (fin
du ive millénaire avant
notre ère) sont devenus des édifices de pierre massive au Nouvel Empire (vers 1550-1070
avant notre ère) et plus tard. Ces édifices sont parmi les exemples les plus
importants et les plus durables de l'architecture égyptienne, avec leurs
éléments aménagés et décorés selon des schémas complexes du symbolisme de l’architecture sacrée. Leur schéma typique
se composait d’une série de salles fermées, de cours ouvertes et de pylônes d'entrée
massifs alignés le long de la voie utilisée pour les processions au cours des
fêtes. Au-delà du temple proprement dit on trouvait une paroi externe entourant
une grande variété de bâtiments secondaires.
3.
L’art funéraire
L'architecture
funéraire, aux débuts de la IIIe dynastie,
voit les tombeaux des Rois se résumer à des mastabas en briques. La pyramide à
degrés de Djoser (ou
Djéser, 2628-2609) à Saqqarah,
conçue par Imhotep va constituer une révolution, avec la première construction
monumentale en pierre de l'histoire de l'humanité. Elle symbolisait la butte
primordiale, lieu de la création. La IVe dynastie voit
se développer le concept de la pyramide et
les architectes vont s'attacher à rendre leurs monuments funéraires de plus en
plus lisses. Plusieurs édifices vont être construits avant d'arriver à la
perfection que sera la pyramide de Khoufou (ou
Khéops, 2551-2528).
Vont suivre à celle
de Djoser,
les trois pyramides de Snéfrou (2575-2551). Celle de Meïdoum,
puis les deux pyramides de Dahshour :
La pyramide rhomboïdale et
la pyramide rouge,
ce qui constituera le plus grand exploit architectural de tous les temps à
l'actif d'un seul souverain. Viendra celle de Khoufou qui
est considérée comme la pyramide la
plus complexe et la plus parfaite, puis celles de ses successeurs : Djédefrê (2528-2518), Khafrê (ou Khéphren,
2518-2492) et Menkaourê (ou
Mykérinos, 2492-2472) qui seront d'une conception plus modeste. Les deux
dynasties suivantes continueront à utiliser la forme lisse, sur les sites d' Abousir (Ve dynastie)
et de Saqqarah (VIe dynastie).
Malheureusement, les techniques utilisées seront plus fragiles et ne
permettront pas une conservation des monuments dans le temps. À partir du règne
d'Ounas (2356-2323,
fin Ve dynastie)
les concepteurs améliorent encore leurs pyramides en
décidant d'une décoration intérieure. C'est avec la pyramide de ce Roi que
l'on verra pour la première fois des Textes des Pyramides,
sculptés dans la chambre funéraire.
II.
L’importance de la religion dans
l’Egypte pharaonique
1.
Sur le plan politique
Dans la pensée
égyptienne, les dieux façonnèrent la Terre et
établirent un ordre harmonieux (Maât)
permettant au miracle de la vie de s'accomplir jour après jour. C'est au
seul pharaon,
descendant des dieux, que revient la tâche d'assurer la pérennité de cette
harmonie et de combattre les forces du mal qui cherchent continuellement à la
briser. Pharaon est le seul intermédiaire entre les divinités et les mortels.
L'entretien de l'harmonie divine exigeant de nombreux cultes journaliers à
travers tout le pays d'Égypte, le pharaon ne peut en assurer seul l'exécution
matérielle. C'est là le rôle fondamental du prêtre : suppléer
Pharaon dans l'exécution matérielle des rites quotidiens.
Sous les IVe et
Ve dynasties, le pouvoir du pharaon s'affirme ; en raison de
l'importance croissante prise par l'administration, le pharaon Snefrou crée
la charge de vizir, homme de confiance du roi, qui gère en son nom justice,
police, armée, notamment ; à la cour memphite, une classe de favoris,
hauts fonctionnaires, se développe, recherchant les grâces royales, car le roi
demeure l'instance suprême de tout élément directeur de l'Égypte ; il
dispose aussi du pouvoir spirituel, donnant la faveur au dieu solaire Rê, dont
il se dit « le fils », et qui devient alors un véritable dieu d'État.
2.
Sur le plan économique
L'Égypte n'est pas un
pays isolé : les rapports et les échanges commerciaux sont importants
avec Byblos et
la Phénicie, avec Chypre, la Crète et les îles de la Méditerranée, avec le
Sinaï (dont les mines ont été exploitées et mises en valeur par les Égyptiens
dès les débuts de l'Ancien Empire), avec la Mésopotamie ;
l'Afrique, considérée comme le prolongement naturel de l'Égypte, est reconnue
jusqu'aux abords de la troisième cataracte du Nil :
les territoires nubiens sous hégémonie égyptienne contribuent par leurs apports
(blé, bétail, ivoire, ébène, plumes d'autruche, peaux de léopard et de panthère)
à la richesse du royaume ; de grandes expéditions maritimes organisées
vers le pays de Pount (l'actuelle Somalie) donnent aux Égyptiens des produits
précieux (surtout les arbres à encens).
3.
Sur le plan socio-culturel
Les bouleversements
sociaux sont considérables. Autour du pharaon (ressenti désormais comme
« le bon berger » du peuple, médiateur officiel entre les dieux et
les hommes) se rassemble une société plus différenciée. Les sujets ont une
conscience accrue de leurs droits individuels. La religion en est
affectée : les croyances et les rites funéraires, jusqu'alors apanage des
pharaons, se diffusent dans toutes les couches de la société. Sous
la XIIe dynastie, la politique royale favorise même l'émergence d'une
classe moyenne aisée (scribes, artisans, etc.) qui joue un rôle actif dans des
centres cultuels tels que celui d'Abydos.
Dans le domaine idéologique, l’Empire est marqué par une évolution fort
importante : le développement du culte d'Osiris permet
désormais à tout homme (et non au roi seul) l'accession à l'éternité, s'il
reproduit les rites qui ont présidé à la passion et à la résurrection du dieu.
Conclusion
La religion
égyptienne est un culte, un culte de la nature au travers d'une pluralité
d'esprits, pouvant s'incarner sous forme de divinités, de démons…, autant
d'allégorie de la nature présente en Égypte. Globalement comprise dans ses
rouages principaux, la religion Égyptienne n'en conserve pas moins son lot de
mystères, ce qui fait continuer le travail des égyptologues et perdurer la
magie de la civilisation égyptienne.
Un des aspects les
plus intéressants de l'Égypte pharaonique est sa religion. La profondeur de la pensée
égyptienne et l'imagination débordante dont témoigne la conception d'idées et
d'images de dieux et de déesses sont
incomparables. Dans l'élaboration de leurs croyances, les Égyptiens
travaillaient sur le plan cosmique, cherchant à comprendre les lois les plus
fondamentales de l'univers.
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