mercredi 18 août 2021

Thème : La place du Burkina Faso dans le commerce mondial

 Introduction

D'après l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la croissance du volume du commerce mondial des marchandises a ralenti en 2016 pour s’établir à 1,3%, contre 2,6% en 2015. Cela s’explique par le marasme persistant de l’économie mondiale et la faiblesse des prix des produits de base qui ont eu un effet négatif sur la demande mondiale d’importations. Quant à la croissance mondiale du PIB, elle est tombée à 2,3% en 2016, contre 2,7% en 2015. La croissance du commerce a été décevante ces dernières années dans une large mesure à cause de la faiblesse prolongée de la croissance du PIB mondial après la crise financière. L’OMC s'attend à ce que le commerce poursuive sa lente reprise mais, avec une croissance économique encore fragile et des tensions géopolitiques persistantes, ce qui fait que cette tendance pourrait facilement être remise en cause. Le commerce peut être un puissant levier de la croissance économique et du développement.

En supprimant les mesures protectionnistes, en améliorant l'accès aux marchés, en évitant les politiques qui faussent la concurrence et en réformant les règles commerciales mondiales, les gouvernements peuvent stimuler le commerce et saisir les possibilités qu'il offre à chacun, selon l’OMC. La part de l’Afrique dans les échanges mondiaux demeure toujours très faible et stagne autour de 3%. En 2016, les exportations du continent sont estimées à 346 milliards de dollars US contre 388 milliards de dollars US en 2015, soit une baisse de 11%. Les importations ont baissé également de 10%, passant de 559 milliards de dollars US à 501 milliards de dollars US.

I.                    Cadre de la politique commerciale au Burkina Faso 

1.      Disposition transitaire et accords commerciaux

a.      Disposition transitaire

Avant l'entrée en vigueur du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), les États membres ont conclu plus de mille accords bilatéraux d'investissement avec des pays tiers portant sur les investissements directs étrangers (IDE). Or l'article 207 du TFUE confère à l'Union européenne la compétence exclusive en matière d'IDE, dans le cadre de la politique commerciale commune. En l'absence de régime transitoire explicite dans le TFUE clarifiant le statut des accords déjà conclus par les États membres, la Commission a proposé le 8 juillet 2010 un règlement autorisant le maintien en vigueur de tous les accords d'investissement existant actuellement entre des États membres et des pays tiers : il s'agit d'offrir une garantie explicite de sécurité juridique propice aux investissements au bénéfice des investisseurs de l'UE et des États membres qui accueillent des investissements étrangers. Les États membres seront tenus de notifier à la Commission tous les accords qu'ils souhaitent maintenir en vigueur. Si ces accords sont incompatibles avec le droit de l'Union, s'ils font double emploi avec un accord en vigueur entre l'Union et le même pays tiers ou encore s'ils nuisent aux politiques de l'Union relatives à l'investissement (notamment la politique commerciale commune), l'autorisation de leur maintien en vigueur pourra être retirée par la Commission.

Comme il peut être nécessaire de modifier ces accords existants, notamment pour les rendre compatibles avec le TFUE, le texte de la Commission fixe aussi le cadre et les conditions dans lesquels les États membres seront habilités à ouvrir des négociations en ce sens. Il permet aussi, à titre de mesure transitoire exceptionnelle et sous certaines conditions, qu'un État membre conclue un nouvel accord bilatéral d'investissement avec des pays tiers. Il est prévu qu'une telle autorisation puisse être soit refusée par la Commission quand l'initiative d'un État membre risque de compromettre les objectifs des négociations ou de la politique de l'UE, soit soumise à l'inclusion, dans l'accord modifié ou nouveau, de clauses appropriées (comme le traitement de la nation la plus favorisée afin d'assurer à tous les investisseurs de l'UE une égalité de traitement dans le pays tiers concerné). La Commission devra être tenue informée des négociations autorisées et pourra demander d'y participer en qualité d'observateur. L'accord lui sera soumis avant signature. Un bilan sera établi d'ici cinq ans afin de mettre fin ou de modifier ce règlement autorisant le maintien en vigueur d'accords bilatéraux existants, leur modification ou la signature de nouveaux accords.

b.      Accords commerciaux

Les Accords de l’OMC sont longs et complexes car ce sont des textes juridiques portant sur un large éventail de domaines d’activité: agriculture, textiles et vêtements, activités bancaires, télécommunications, marchés publics, normes industrielles et sécurité des produits, réglementation relative à l'hygiène alimentaire, propriété intellectuelle, et bien plus encore. Cependant, un certain nombre de principes simples et fondamentaux constituent le fil conducteur de tous ces instruments. Ils sont le fondement du système commercial multilatéral. Aux termes des Accords de l’OMC, les pays ne peuvent pas, en principe, établir de discrimination entre leurs partenaires commerciaux. Si vous accordez à quelqu’un une faveur spéciale (en abaissant, par exemple, le droit de douane perçu sur un de ses produits), vous devez le faire pour tous les autres membres de l’OMC.

L’un des moyens les plus évidents d’encourager les échanges est de réduire les obstacles au commerce, par exemple les droits de douane (ou tarifs) et les mesures telles que les interdictions à l’importation ou les contingents qui consistent à appliquer sélectivement des restrictions quantitatives. Périodiquement, d’autres problèmes comme les lourdeurs administratives et les politiques de change ont aussi été examinés.

2.      Stratégie nationale de promotion des exportations

Le Gouvernement du Burkina Faso, dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan National de Développement Economique et Social (PNDES) visant la transformation structurelle de l'économie entend accroitre la production des biens et services de qualité afin de conquérir le marché sous régional, régional et international. Cependant, pris isolément, les productions des différentes filières rencontrent des difficultés pour se positionner et être compétitifs sur les marches extérieures. Les difficultés sont de divers ordres : certification des produits, mise aux normes techniques internationales, complexité des procédures et formalités d'exportation, etc. Face à ces contraintes et difficultés du monde des affaires, et pour assoir une approche efficace porteuse de solutions, le Gouvernement a adopté une stratégie nationale pour la promotion des exportations.

La Stratégie Nationale de promotion des Exportations (SNE) a été adoptée en 2011 et révisée en 2018 pour se conformer aux nouveaux référentiels, être en phase avec la dynamique économique en cours au Burkina Faso, intégrer de nouvelles filières porteuses et prendre en compte les évolutions intervenues dans le sous-secteur exportation tant au niveau national qu'international. La promotion des exportations consiste à développer des activités exploitant un avantage relatif détenu par le pays, dans le but d'exporter la production sur le marché mondial, en s'appuyant sur une compétitivité-prix favorable. Il s'agit essentiellement des activités de conseils, d'assistance, de formation, d'accompagnement à des manifestations commerciales, de veille stratégique et commerciale sur les biens et services marchands. La stratégie se fixe pour objectif global la consolidation des acquis et le positionnement progressif sur de nouveaux couples produits/marches bases sur l'amélioration de la compétitivité de nos produits. La SNE vise à repositionner les exportations des produits burkinabè sur les marches internationaux ainsi qu'à renforcer leur compétitivité. La promotion des exportations de biens vise également les biens culturels, notamment les produits de l'artisanat (textile et habillement, cuirs et peaux). Dans le souci de faire découvrir davantage les potentialités économiques du Burkina Faso sur les marches d'implantation, la stratégie permet la réalisation de vitrines de promotion commerciale de produits burkinabè sur les marches étrangers afin de donner plus de visibilité aux produits exportables et aux entreprises burkinabè.

II.                  Principaux produits exportés

Le coton reste le principal produit d’exportation du Burkina Faso. En effet, en 2008, avec un volume de 140 200 tonnes pour un montant 87,94 milliards de FCFA, il représentait près de 39,77% des recettes totales d’exportations. Ces recettes ont été en baisse par rapport à 2007 ou elles se chiffraient à 141,25 milliards de F CFA. Le volume échangé a aussi connu une baisse par rapport à 2007 (140 200 tonnes  en 2008 contre 250 000 tonnes en 2007). 

L’or non monétaire (à l’exclusion des minerais et concentré d’or) occupe la seconde place en termes de recettes d’exportation. Il a contribué à hauteur de 25 % à ces recettes pour un montant de 55,64 milliards de FCFA. Cette position était occupée par les graines et fruits oléagineux en 2007 qui ont connu une baisse relative, en volume,  de l’ordre de 49,3% par rapport à l’année dernière. 

Les graines et fruits oléagineux, les animaux vivants pour alimentation humaine et les légumes et fruits occupent respectivement la troisième, quatrième et cinquième place, contribuant respectivement aux recettes d’exportations à hauteur de 20,7 milliards, 9 milliards et 6 milliards de FCFA.

Si l’on se réfère aux principaux chapitres selon la nomenclature CTCI, le chapitre des produits alimentaires, animaux vivants connait en 2008, une hausse de 95% par rapport à 2007. Cette hausse est essentiellement due à l’exportation de bovins, représentant 88,8% de ce chapitre, en direction du Bénin. En effet, les exportations de bovins sont passées de 1,2 milliards en 2007 à 8,07 milliards en 2008.    Le chapitre des combustibles minéraux et lubrifiants connait une hausse de 66% essentiellement dû au pétrole et ses produits dérivés pendant que le chapitre des matières brutes non comestibles a subi une baisse de 36%  due au coton par rapport à l’année précédente.

III.                Principaux produits importés

Au cours de l’année 2016, les « Huiles lubrifiantes et autres huiles lourdes de pétrole ou de minéraux bit » constituent le premier produit importé par le Burkina Faso. En effet, avec une valeur de 373,4 milliards de FCFA (contre 423,4 milliards de FCFA en 2015), elles représentent 18,9% (contre 24,0% en 2015) de la valeur totale des biens importés. Elles sont suivies de loin par les « huiles… contenant d'autres substances » qui représentent 5,0% des importations pour un montant de 99,2 milliards de FCFA.

Ensuite, viennent les « Ciments hydrauliques », les « Engrais, nda, contenant les trois éléments fertilisants : azote, phosphore » et les « Voitures automobiles à tous moteurs pour le transport des personnes » qui représentent respectivement 3,2%, 2,6% et 2,3% de la valeur totale des importations de marchandises.

Conclusion

Les échanges globaux ont été plus ou moins stables durant les différents mois de l’année, la moyenne mensuelle observée pour les exportations est de 18,42 milliards de FCFA contre 75,23 milliards de FCFA pour les importations. On note une tendance générale à la baisse des exportations du Burkina Faso en 2008. Au niveau des importations, la tendance est restée généralement en hausse passant ainsi de 60 milliards en janvier pour atteindre près de 86 milliards en décembre 2008.

Au total, on note une dégradation progressive du solde commercial tout au long de l’année 2008.  Au premier trimestre, cet écart est moins marqué puisque les recettes d’exportations sont relativement élevées grâce notamment aux exportations en cette période du coton comme le montre la figure ci dessous. Cette cotondépendance des recettes dexportation reste perceptible dans l’évolution de celleci. En effet, on constate que le montant des ventes du coton du premier trimestre est sensiblement équivalent aux recettes totales dexportation des deuxièmes et quatrièmes trimestres de 2008. Cependant, la baisse des recettes du coton sera compensée au dernier trimestre par une hausse de celle provenant de l’or non monétaire, ce qui permettra aux recettes totales de connaitre à ce moment un accroissement de près de 25% par rapport au troisième trimestre.

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