Introduction
D'après
l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la croissance du volume du commerce
mondial des marchandises a ralenti en 2016 pour s’établir à 1,3%, contre 2,6%
en 2015. Cela s’explique par le marasme persistant de l’économie mondiale et la
faiblesse des prix des produits de base qui ont eu un effet négatif sur la
demande mondiale d’importations. Quant à la croissance mondiale du PIB, elle
est tombée à 2,3% en 2016, contre 2,7% en 2015. La croissance du commerce a été
décevante ces dernières années dans une large mesure à cause de la faiblesse
prolongée de la croissance du PIB mondial après la crise financière. L’OMC
s'attend à ce que le commerce poursuive sa lente reprise mais, avec une
croissance économique encore fragile et des tensions géopolitiques persistantes,
ce qui fait que cette tendance pourrait facilement être remise en cause. Le
commerce peut être un puissant levier de la croissance économique et du
développement.
En supprimant
les mesures protectionnistes, en améliorant l'accès aux marchés, en évitant les
politiques qui faussent la concurrence et en réformant les règles commerciales
mondiales, les gouvernements peuvent stimuler le commerce et saisir les
possibilités qu'il offre à chacun, selon l’OMC. La part de l’Afrique dans les
échanges mondiaux demeure toujours très faible et stagne autour de 3%. En 2016,
les exportations du continent sont estimées à 346 milliards de dollars US
contre 388 milliards de dollars US en 2015, soit une baisse de 11%. Les
importations ont baissé également de 10%, passant de 559 milliards de dollars
US à 501 milliards de dollars US.
I. Cadre de la politique commerciale au Burkina Faso
1. Disposition transitaire et accords commerciaux
a.
Disposition
transitaire
Avant l'entrée
en vigueur du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), les
États membres ont conclu plus de mille accords bilatéraux d'investissement avec
des pays tiers portant sur les investissements directs étrangers (IDE). Or
l'article 207 du TFUE confère à l'Union européenne la compétence exclusive en
matière d'IDE, dans le cadre de la politique commerciale commune. En l'absence
de régime transitoire explicite dans le TFUE clarifiant le statut des accords
déjà conclus par les États membres, la Commission a proposé le 8 juillet 2010
un règlement autorisant le maintien en vigueur de tous les accords
d'investissement existant actuellement entre des États membres et des pays
tiers : il s'agit d'offrir une garantie explicite de sécurité juridique
propice aux investissements au bénéfice des investisseurs de l'UE et des États
membres qui accueillent des investissements étrangers. Les États membres seront
tenus de notifier à la Commission tous les accords qu'ils souhaitent maintenir
en vigueur. Si ces accords sont incompatibles avec le droit de l'Union, s'ils
font double emploi avec un accord en vigueur entre l'Union et le même pays
tiers ou encore s'ils nuisent aux politiques de l'Union relatives à
l'investissement (notamment la politique commerciale commune), l'autorisation
de leur maintien en vigueur pourra être retirée par la Commission.
Comme il peut
être nécessaire de modifier ces accords existants, notamment pour les rendre
compatibles avec le TFUE, le texte de la Commission fixe aussi le cadre et les
conditions dans lesquels les États membres seront habilités à ouvrir des
négociations en ce sens. Il permet aussi, à titre de mesure transitoire
exceptionnelle et sous certaines conditions, qu'un État membre conclue un
nouvel accord bilatéral d'investissement avec des pays tiers. Il est prévu
qu'une telle autorisation puisse être soit refusée par la Commission quand
l'initiative d'un État membre risque de compromettre les objectifs des
négociations ou de la politique de l'UE, soit soumise à l'inclusion, dans
l'accord modifié ou nouveau, de clauses appropriées (comme le traitement de la
nation la plus favorisée afin d'assurer à tous les investisseurs de l'UE une
égalité de traitement dans le pays tiers concerné). La Commission devra être
tenue informée des négociations autorisées et pourra demander d'y participer en
qualité d'observateur. L'accord lui sera soumis avant signature. Un bilan sera
établi d'ici cinq ans afin de mettre fin ou de modifier ce règlement autorisant
le maintien en vigueur d'accords bilatéraux existants, leur modification ou la
signature de nouveaux accords.
b.
Accords commerciaux
Les Accords de
l’OMC sont longs et complexes car ce sont des textes juridiques portant sur un
large éventail de domaines d’activité: agriculture, textiles et vêtements,
activités bancaires, télécommunications, marchés publics, normes industrielles
et sécurité des produits, réglementation relative à l'hygiène alimentaire,
propriété intellectuelle, et bien plus encore. Cependant, un certain nombre de
principes simples et fondamentaux constituent le fil conducteur de tous ces
instruments. Ils sont le fondement du système commercial multilatéral. Aux
termes des Accords de l’OMC, les pays ne peuvent pas, en principe, établir de
discrimination entre leurs partenaires commerciaux. Si vous accordez à
quelqu’un une faveur spéciale (en abaissant, par exemple, le droit de douane
perçu sur un de ses produits), vous devez le faire pour tous les autres membres
de l’OMC.
L’un des
moyens les plus évidents d’encourager les échanges est de réduire les obstacles
au commerce, par exemple les droits de douane (ou tarifs) et les mesures telles
que les interdictions à l’importation ou les contingents qui consistent à
appliquer sélectivement des restrictions quantitatives. Périodiquement,
d’autres problèmes comme les lourdeurs administratives et les politiques de
change ont aussi été examinés.
2. Stratégie
nationale de promotion des exportations
Le
Gouvernement du Burkina Faso, dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan
National de Développement Economique et Social (PNDES) visant la transformation
structurelle de l'économie entend accroitre la production des biens et services
de qualité afin de conquérir le marché sous régional, régional et
international. Cependant, pris isolément, les productions des différentes filières
rencontrent des difficultés pour se positionner et être compétitifs sur les
marches extérieures. Les difficultés sont de divers ordres : certification des
produits, mise aux normes techniques internationales, complexité des procédures
et formalités d'exportation, etc. Face à ces contraintes et difficultés du
monde des affaires, et pour assoir une approche efficace porteuse de solutions,
le Gouvernement a adopté une stratégie nationale pour la promotion des
exportations.
La Stratégie
Nationale de promotion des Exportations (SNE) a été adoptée en 2011 et révisée
en 2018 pour se conformer aux nouveaux référentiels, être en phase avec la
dynamique économique en cours au Burkina Faso, intégrer de nouvelles filières
porteuses et prendre en compte les évolutions intervenues dans le sous-secteur
exportation tant au niveau national qu'international. La promotion des
exportations consiste à développer des activités exploitant un avantage relatif
détenu par le pays, dans le but d'exporter la production sur le marché mondial,
en s'appuyant sur une compétitivité-prix favorable. Il s'agit essentiellement
des activités de conseils, d'assistance, de formation, d'accompagnement à des
manifestations commerciales, de veille stratégique et commerciale sur les biens
et services marchands. La stratégie se fixe pour objectif global la
consolidation des acquis et le positionnement progressif sur de nouveaux
couples produits/marches bases sur l'amélioration de la compétitivité de nos
produits. La SNE vise à repositionner les exportations des produits burkinabè
sur les marches internationaux ainsi qu'à renforcer leur compétitivité. La
promotion des exportations de biens vise également les biens culturels,
notamment les produits de l'artisanat (textile et habillement, cuirs et peaux).
Dans le souci de faire découvrir davantage les potentialités économiques du
Burkina Faso sur les marches d'implantation, la stratégie permet la réalisation
de vitrines de promotion commerciale de produits burkinabè sur les marches étrangers
afin de donner plus de visibilité aux produits exportables et aux entreprises burkinabè.
II.
Principaux
produits exportés
Le coton reste
le principal produit d’exportation du Burkina Faso. En effet, en 2008, avec un
volume de 140 200 tonnes pour un montant 87,94 milliards de FCFA, il
représentait près de 39,77% des recettes totales d’exportations. Ces recettes
ont été en baisse par rapport à 2007 ou elles se chiffraient à 141,25 milliards
de F CFA. Le volume échangé a aussi connu une baisse par rapport à 2007 (140
200 tonnes en 2008 contre 250 000 tonnes en 2007).
L’or non
monétaire (à l’exclusion des minerais et concentré d’or) occupe la seconde
place en termes de recettes d’exportation. Il a contribué à hauteur de 25 % à
ces recettes pour un montant de 55,64 milliards de FCFA. Cette position était
occupée par les graines et fruits oléagineux en 2007 qui ont connu une baisse
relative, en volume, de l’ordre de 49,3% par rapport à l’année
dernière.
Les graines et
fruits oléagineux, les animaux vivants pour alimentation humaine et les légumes
et fruits occupent respectivement la troisième, quatrième et cinquième place,
contribuant respectivement aux recettes d’exportations à hauteur de 20,7
milliards, 9 milliards et 6 milliards de FCFA.
Si l’on se
réfère aux principaux chapitres selon la nomenclature CTCI, le chapitre des
produits alimentaires, animaux vivants connait en 2008, une hausse de 95% par
rapport à 2007. Cette hausse est essentiellement due à l’exportation de bovins,
représentant 88,8% de ce chapitre, en direction du Bénin. En effet, les
exportations de bovins sont passées de 1,2 milliards en 2007 à 8,07 milliards
en 2008. Le chapitre des combustibles minéraux et lubrifiants
connait une hausse de 66% essentiellement dû au pétrole et ses produits dérivés
pendant que le chapitre des matières brutes non comestibles a subi une baisse
de 36% due au coton par rapport à l’année précédente.
III.
Principaux
produits importés
Au cours de
l’année 2016, les « Huiles lubrifiantes et autres huiles lourdes de pétrole ou
de minéraux bit » constituent le premier produit importé par le Burkina Faso.
En effet, avec une valeur de 373,4 milliards de FCFA (contre 423,4 milliards de
FCFA en 2015), elles représentent 18,9% (contre 24,0% en 2015) de la valeur
totale des biens importés. Elles sont suivies de loin par les « huiles…
contenant d'autres substances » qui représentent 5,0% des importations pour un
montant de 99,2 milliards de FCFA.
Ensuite,
viennent les « Ciments hydrauliques », les « Engrais, nda, contenant les trois
éléments fertilisants : azote, phosphore » et les « Voitures automobiles à tous
moteurs pour le transport des personnes » qui représentent respectivement 3,2%,
2,6% et 2,3% de la valeur totale des importations de marchandises.
Conclusion
Les échanges globaux ont été plus ou moins stables durant les différents mois de l’année, la moyenne mensuelle observée pour les exportations est de 18,42 milliards de FCFA contre 75,23 milliards de FCFA pour les importations. On note une tendance générale à la baisse des exportations du Burkina Faso en 2008. Au niveau des importations, la tendance est restée généralement en hausse passant ainsi de 60 milliards en janvier pour atteindre près de 86 milliards en décembre 2008.
Au total, on note une dégradation progressive du solde commercial tout au long de l’année 2008. Au premier trimestre, cet écart est moins marqué puisque les recettes d’exportations sont relativement élevées grâce notamment aux exportations en cette période du coton comme le montre la figure ci‐ dessous. Cette coton‐dépendance des recettes d’exportation reste perceptible dans l’évolution de celle‐ci. En effet, on constate que le montant des ventes du coton du premier trimestre est sensiblement équivalent aux recettes totales d’exportation des deuxièmes et quatrièmes trimestres de 2008. Cependant, la baisse des recettes du coton sera compensée au dernier trimestre par une hausse de celle provenant de l’or non monétaire, ce qui permettra aux recettes totales de connaitre à ce moment un accroissement de près de 25% par rapport au troisième trimestre.
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