Introduction
L'épopée de Soundiata (ou Soundjata, ou Sun-Diata) est un poème
épique en langue mandingue, relatant
la fondation de l'Empire du Mali par le roi Soundiata Keïta au XIIIe siècle. Fondée sur cette base historique à laquelle elle ajoute des
éléments merveilleux, l'épopée a été transmise par tradition
orale depuis lors, dans de nombreuses versions et dans plusieurs
autres langues d'Afrique de l'Ouest. Elle s'est ensuite diffusée plus largement
dans le monde au cours du XXe, à la faveur notamment des premières traductions en
français et en anglais. L'épopée de Soundiata occupe une place très importante
dans la culture ouest-africaine. Elle représente une source primordiale pour
les historiens de l'empire
du Mali, et continue par ailleurs d'inspirer
les artistes (écrivains, musiciens, cinéastes, etc.).
I.
Naissance et enfance de Soundjata
1) Naissance
Naré Maghann Konaté épouse donc Sogolon Kèdjou. Mais la
première épouse du roi, Sassouma Bereté, fait tout pour
rabaisser Sogolon et pour mettre en avant son propre fils.
2) Enfance
Les choses
empirent après la naissance de l'enfant de Sogolon, Soundiata, car Soundiata
reste longtemps sans parler et ne sait toujours pas marcher à dix ans passés,
de sorte que Sogolon devient la risée de toutes les femmes, Sassouma en tête.
II.
Le mythe du personnage de Soundjata
1) Le
réveil de Soundjata
Un jour,
après une ultime insulte de Sassouma, Soundiata s'éveille enfin, se lève et
révèle une force colossale : il va déraciner un baobab à mains nues pour en apporter les feuilles à sa mère, qui en
a besoin pour cuisiner. Soundiata devient aussitôt l'héritier désigné du roi et
se lie avec Balla Fasséké, qui
devient son griot attitré.
2) L’exil
Cependant,
à la mort de Maghan Kon Fatta, Sassouma fait
jouer son influence et les volontés du souverain défunt ne sont pas respectées. Sogolon et
Soundiata sont envoyés en exil, ainsi que le frère de Soundiata, Manding Bory,
et sa sœur, Djamarou. De plus, Soundiata et son griot sont séparés, car Balla Fasséké est envoyé en ambassade dans le royaume
de Sosso chez le cruel roi-sorcier Soumaoro Kanté. Soundiata, ses
frère et sœur et sa mère quittent donc Niani, capitale du Manding, et se rendent d'abord à
Djedeba, chez le roi Mansa Konkon, où ils séjournent deux mois jusqu'à ce que
Soundiata découvre et déjoue une trahison de Mansa Konkon, qui, démasqué, ne le
tue pas mais le chasse en même temps que sa famille. Les exilés s'arrêtent
ensuite dans la ville fortifiée de Tabon, chez le roi Fran Kamara, où ils sont
excellemment reçus : Fran Kamara et Soundiata deviennent amis et alliés.
Soundiata et sa famille suivent ensuite une caravane de marchands jusqu'à
Wagadou, chez le roi Soumaba Cissé, roi des Cissé, où ils sont bien traités.
Après un an, le roi les envoie à Mema, à la cour de son cousin Moussa Tounkara.
Les enfants de Sogolon y achèvent leur croissance : Soundiata et Manding
Bory y prennent part à leurs premiers combats. Après trois ans, Soundiata est
nommé Kan-Koro-Sigui (vice-roi) à l'âge de dix-huit ans.
III.
Les conquêtes du pouvoir de Soundjata
1) L’organisation
martiale
Soundiata travaille alors à
l'édification de son empire. Il prend la ville de Kita et en gravit la montagne
pour s'assurer la protection des génies qui y résident, tandis que ses armées
guerroient dans toute la région. De retour au Manding, il réunit l'ensemble de ses
alliés à Kouroukan
Fouga, où tous lui prêtent serment d'allégeance et où est établie
une charte réglant l'éthique et les grands principes des lois de l'empire, la charte du Manden.
Soundiata devient le mansa (roi) de l'empire du Mali.
La version de l'épopée relatée par Wa Kamissoko met l'accent sur les conflits qui
suivent la défaite de Soumaoro : nombre des anciens alliés de Soundiata,
après s'en être remis à lui pour vaincre Soumaoro, tentent de se soustraire à
son autorité une fois l'ennemi commun disparu. Soundiata doit réprimer leurs
velléités d'indépendance, et y parvient grâce à l'aide de ses deux principaux
alliés restés fidèles, Tiramakhan
Traore et Manden Fakoli,
qui se chargent de combattre et de vaincre les alliés révoltés.
2) La
bataille mystique
La bataille de Kirina opposa en 1235 l’armée du roi sosso Soumaoro
Kanté et l’armée de Soundjata Keïta et ses alliés. Après la chute de l’Empire du Ghana,
les Sossos dominaient toute la région après avoir vaincu militairement les
petits royaumes. Le roi Soumaoro Kanté faisait régner la terreur. Soundjata
Keïta, de retour de son exil dans le royaume de Mena, s’allie avec les
différents royaumes malinkés réunis à Siby : Kamandjan
Kamara, roi de Siby, son cousin Tabon wana Fran Kamara, roi des forgerons Camara,
Siara Kouman Diabaté, Faony Diarra Kondé, roi du pays de Do. Il défie Soumaoro Kanté. La bataille
de Kirina survient après plusieurs batailles. Blessant Soumaoro avec un ergot d’un coq blanc, son tana, il l’oblige
à prendre la fuite. Soumaoro disparaît dans les montagnes de Koulikoro poursuivi par Soundjata Keïta. La
capitale du royaume de Sosso est rasée.
Cette victoire de Soundjata Keïta fait
de lui le « mansa » (empereur) reconnu par tous
les autres rois alliés. Il conserva Niani sa ville natale, dans l'actuelle Guinée, comme capitale. C’est le début de l’Empire du Mali qui domine l’Afrique de l'Ouest pendant plusieurs siècles. La bataille
de Kirina est évoquée dans l'épopée de Soundjata, ensemble légendaire élaboré
progressivement par les traditions orales d'Afrique de l'Ouest d'après la vie
réelle de Soundjata.
3) L’acquisition
et la gestion de Soundjata au pouvoir
C’est à Kurukan Fugan que c’est tenue la grande assemblée constituante
qui va donner naissance à la constitution de l’empire du Mali. Lors de cette
assemblée, Soundjata est déclaré Mansa, roi des rois, empereur du nouvel
empire. Tout empereur du Mali devrait être désormais de la lignée de Soundjata
et la succession se fera de frère en frère et les princes devraient en première
noce épouser une fille du clan des Kondé, clan de la mère de Soundjata. Les
chefs alliés sont confirmés à la tête de leurs provinces et prennent le titre
de Farin excepté les chefs de Néma et de Wagadu qui portent le titre de
roi pour l’hospitalité offerte à la famille de Soundjata. La société fut
divisée en clan avec chacun ses droits et ses devoirs. La noblesse fut
subdivisée en 16 clans porteurs de carquois symbole de liberté. On avait 5
clans maraboutiques, gardiens de la foi (les Touré, les Bérété, les Cissé); 4
clans d’artisans et la profession se transmettait de père en fils. Les Bozos et
les Somonos furent confirmés maîtres des eaux. La parenté à plaisanterie fut
instituée.
A la tête de l’empire se trouvait Soundjata entouré de ses compagnons,
des différents chefs de guerre et de lettrés issus des familles maraboutiques.
L’empire se subdivisait en provinces alliées et en provinces soumises. Au plan
militaire, les principales régions abritaient une garnison qui garantissait la
sécurité de l’empire. Il
meurt en 1255 après avoir instauré un gouvernement d’inspiration démocratique
et libérale quasi-parfaite. Il fut d’une sagesse et d’une tolérance
remarquables puisqu’il a permis durant sa vie, en instituant la liberté de
culte, la coexistence pacifique de l’animisme ancestral et de l’Islam, dont il
était pratiquant. Il est resté dans les souvenirs comme un remarquable
guerrier, et également comme un grand administrateur qui a développé le
commerce, l’exploitation de l’or et l’agriculture de son pays.
Conclusion
L'épopée de Soundjata a pour
personnage principal le roi Soundiata
Keïta, qui a vécu au XIIIe :
à première vue, elle semble donc s'être formée à cette époque ou par la suite.
Toutefois, selon Daniel P. Biebuyck, il n'est pas impossible qu'une partie du
matériau qu'elle brasse soit antérieur à l'existence historique de Soundjata
lui-même, car les épopées de chasseurs qui existent dans les mêmes régions
pourraient être antérieures à l'épopée de Soundjata et avoir influencé ses
différents épisodes.
Le ou les premiers auteurs de l'épopée
de Soundjata sont inconnus, car les traditions orales n'ont pas conservé leurs
noms : les griots connaissent les noms des principaux prédécesseurs et
professeurs dont ils tiennent leur propre savoir, mais n'accordent pas
d'importance particulière à ce à quoi pouvait ressembler la toute première
version de l'épopée ou au nom de son ou de ses premiers créateurs. Par
ailleurs, la variation est de règle dans une épopée orale de ce type, dont
chaque représentation ou « performance » opère un choix et une mise
en forme différentes qui dépendent du griot, du courant de tradition auquel il
se rattache, du public auquel il s'adresse et des circonstances dans lesquelles
la séance a lieu.
S'il vous plaît, je voudrais avoir un aperçu de l'exposé suivant: "les personnages de mauvais caractère dans l'oeuvre soundjata"
RépondreSupprimerJe voudrais un résumé sur le style de l'auteur Djibril Tamsir dans le roman soundjata ou l'épopée mandingue
RépondreSupprimerSe624309808@gmail.com
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