dimanche 18 mai 2014

LA GREVE DANS LES BOUTS DE BOIS DE DIEU DE OUSMANE SEMBENE

LA GREVE DANS LES BOUTS DE BOIS DE DIEU

INTRODUCTION

Le roman « Les bouts de bois de Dieu » est une œuvre littéraire africaine sous l’ère coloniale. L’auteur s’inspire d’un fait réel : La grève des cheminots du Dakar – Niger qui a eu lieu à Dakar, Thiès, Bamako, d’octobre 1947 à mars 1948.L’auteur dévoile les motifs qui ont poussé les cheminots à interrompre le travail durant 5 mois. Les employés Noirs étaient désavantagés par rapport à leurs collègues européens qui jouissaient de privilèges sans commune mesure.

I.              PRESENTATION DE L’ŒUVRE

1.    Biographie

SEMBENE OUSMANE est né au Sénégal à Casamance plus précisément à Ziguinchor le 1er janvier 1923.Il fut expulsé à l’école primaire pour indiscipline et n’a jamais reprit les études. Il fut recruté comme travailleur sénégalais en 1942.En 1949 SEMBENE embarque clandestinement pour la France ou il vivra de son métier de docker. C’est en 1956 que SEMBENE publie son premier roman Le Docker Noir. Il suivi une formation en cinématographie au « Gorki Studio » à Moscou et réalisa son premier long métrage « La Noir de » considéré comme le premier de l’Afrique Noir : SEMBENE OUSMANE s’est éteint le samedi 09 juin 2007 à Ziguinchor à l’âge de 84 ans et laisse à sa postérité un héritage immense.

2.    Bibliographie

En plus des Bout de bois de Dieu, SEMBENE OUSMANE est l’auteur d’autres œuvres telles que :

§  Le Docker Noir 1956 (roman)
§  « La Noir de » en 1962 (nouvelles)
§  « Véhi-ciosane » suivi du « Mandat » en 1966 (Nouvelles)
§  Xala en 1973 (roman)
§  Le dernier de l’empire en 1981 (roman)

II.            RESUME DE L’ŒUVRE

L’auteur relate l’histoire de la grève des cheminots de « Dakar Niger qui du 10 octobre 1947 au 19 mars 1948 immobilisa plus de 1500 Kilomètres de lignes. A Bamako, à Dakar, les cheminots s’organisèrent pour mener à bien leurs luttes. Mais, c’est à Thiès que les autorités interviennent dès les premiers jours. Thiès est en effet le centre de la régie des chemins de fer et celui de la direction du mouvement ouvrier.

Malgré les multiples interventions de l’administration et les différents obstacles : mort, famine, violence, les cheminots maintinrent leurs revendications. Après plusieurs négociations, ils obtinrent satisfaction, c’est-à-dire l’amélioration de leurs conditions de vie.

III.           LA GREVE

1.    Causes de la grève

La grève avait pour origine de nombreuses revendications comme :

§  L’augmentation des salaires : les ouvriers Noirs voulaient la même grille salariale que les employés blancs. Page 24
§  Allocations familiales : les employeurs refusaient de leur donner ces sommes qui étaient le fruit de leur cotisation car estimant qu’ils avaient beaucoup d’enfants du fait de leur polygamie. Page 280
§  La retraite :
§  Le droit d’avoir leur propre syndicat : c’est la cause principale qui a entraîné la grève. Ils avaient créé leur syndicat pour défendre leur intérêt parce que leurs employeurs les surexploitaient.
§  Il y avait aussi le rappel des salaires et le recrutement de 4000 auxiliaires.

A.    L’organisation de la grève

La grève était structurée en syndicats au nombre de 3 qui se trouvaient dans les principales ailles. Des permanences sont mises en place pour gérer la grève. La distribution de rations alimentaires permet d’éviter une aggravation de la famine. De diverses actions de solidarité venant des centrales syndicales d’autres pays renforcent les capacités morales et matérielles des grévistes et les incitent à poursuivirent la lutte. Page 119

B.     Les différents participants à la grève

a)    Les hommes

§  Bakayoko : Il était le meneur de la grève. Il soutenait moralement et appuyait financièrement les grévistes grâce aux dons de C.G.T française. Page 289
§  Tiemoko : Militant de la première heure à Bamako, il incitait les habitants à poursuivre la lutte et était l’instigateur du procès de Diarra.
§  Lahbib : par sa maîtrise de soi, la crédibilité qu’il inspirait et par ses propos réfléchis, il sera d’un appui incontestable à Bakayoko. page 290.

b)   Les femmes

§  Dieynaba : Engagée des la première heure, c’est chez elle que seront soignés les blessés de la grève. page 56
§  Maïmouna : Aveugle elle encourageait les femmes par ses complaintes notamment lors de la marche des femmes de Thiès à Dakar. page 310.
§  Penda : fille de mauvaise vie, elle était comparable à Bakayoko. Elle était aussi chargée de superviser la répartition de la nourriture entre les femmes de Thiès. page 222
§  Mame Sofi : elle était la stratège des femmes de Dakar car elle trouvait des ruses pour résister face aux Européens. page 179 – 180.

c)    Les enfants

§  Adjibidji : Elle représentait une partie de la motivation de la grève. Dans les mesures où Bakayoko voyait en elle l’avenir qu’il faut défendre à tout prix afin de préserver ses droits et ceux des autres enfants. page 21.
§  Magatte et sa bande : Ils contribuaient aussi à la survie des familles car ils rapportaient de la nourriture volée aux blancs et aux boutiquiers. page 247

2.    LES CONSEQUENCES

A.   Les conséquences négatives

Cette grève par sa durée à entraîner de nombreuses répercutions. La famine a ainsi fait son apparition. Les grévistes n’avaient plus accès aux vivres puisque les dirigeants de la Régie avaient interdits aux commerçants de les leur fournir (page 336,217).Notons ainsi que les habitants n’avaient plus d’eau à boire (page 84, 336).En plus de cela, la grève a occasionnée des morts à l’instar de Penda, Samba N’Doulougou qui sont tombés sous les balles des policiers à l’entrée de Dakar. (Page 313)

B.   Les conséquences positives

La lutte des cheminots a apportée de profonds bouleversements. Tout d’abord, les ouvriers ont eu gain de cause suite à leurs revendications. Page 364.
Ensuite au niveau des femmes, il eut la revalorisation de leurs conditions et un renforcement de la solidarité entre elles.

3.    LES SOLUTIONS

Les solutions qui mirent fin à la grève sont :
§  La marche des femmes tout au long des 80 Km qui séparent Thiès de Dakar. Par cette marche, elles réussiront à porter la grève en haut lieu. page 296.
§  Le franc-parler de Bakayoko et sont talent d’orateur aidé de Lahbib réussiront à unir les participants de la grève et à faire revenir les Européens sur leurs décisions. page 364.

CONCLUSION

Ce roman de critique sociale qui a pour arrière plan un évènement historique remet en question le système colonial. Le caractère authentique des personnages et le style engagé de l’auteur en font un chef œuvre des belles lettres africaines.

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