dimanche 18 mai 2014

LES ROYAUMES MOSSI (Origine, structure socio-politique et économique)
Introduction
Les Mossi forment une population de la boucle du Niger qui perle une langue nigéro-congolaise du groupe de l’Afrique de l’Ouest. Vivant traditionnellement de l’agriculture et de l’élevage, ils ont historiquement joué aussi un important rôle commercial, en voyageant et en colportant à travers tous les pays de la boucle du Niger leurs produits. Bandes de coton tissés dans le pays, cuivre travaillé, noix de cola, et… A partir du XIIIe siècle, les Mossi ont constitué deux Etats, ou plutôt deux fédérations d’Etats, dans la partie centrale de la boucle du Niger, là où la densité de la population semble avoir toujours été considérable et où elle dépasse, de nos jours, celle de toutes les autres régions du Soudan. Le premier de ses royaumes, dont le souverain résidait à Ouagadougou et dont les territoires s’inscrivaient en gros dans les frontières de l’actuel Burkina Faso, fut fondé vers 1220 par un aventurier nommé Oubri ; l’autre, qui eut successivement plusieurs capitales, dont, en dernier lieu, Ouahigouya (Ouadiougué), ne fut constitué définitivement que vers 1170 ( ?) par un nommé Ya, en souvenir de qui il fut appelé Yatenga (terre de Ya).
I.              Origine et évolution des royaumes Mossi

1)    Origine des royaumes Mossi
L’arrivée des Mossi dans la région est évoquée dans la tradition orale faisant de Ouedraogo l’ancêtre fondateur et visant à établir la légitimité des nouveaux venus. Elle évoque la rencontre dans la forêt entre Yennega princesse du royaume Dagomba, fille d’un roi dont les ancêtres remontaient à l’empire du Mali et aux Gourmantché (Est du Burkina), qui après s’être dirigée vers les contrées situées au Nord, dans la vallée de la Nakambé (Volta blanche), où elle se serait alliée à un célèbre chasseur d’éléphant autochtone nommé Riaale. De cette union serait né l’ancêtre de tous les Moose de patronyme Ouedréogo, le fondateur de Tenkodogo, premier royaume Mossi.
Cette légende destinée à justifier l’insertion des nouveaux venus montre la séparation des pouvoirs traditionnels entre les chefs de caton, représentant des pouvoirs politiques et militaires (empire du Mali), et qui sont toujours des Mossi, et les « chefs de terre » détenteurs des droits sur le sol en raison de leurs liens avec les génies de la nature (le forêt), par extension les population d’origine.
2)    Evolution des royaumes Mossi
Le territoire du Burkina Faso actuel a été parcouru par de nombreuses migrations. A partir du XIe siècle, les premiers royaumes Mossi se sont constitués : le Gourma, le Mamprousi, le Dagomba, le Yatenga et le royaume de Ouagadougou. Ce dernier devint rapidement le plus influent. Il était dirigé par le Mogho Naaba, à la fois roi et magicien. Aux XIIIe et aux XIVe siècles, ces royaumes s’opposèrent aux grands empires de la boucle du Niger (Mali et Songhay) dont ils n’hésitaient pas à attaquer et razzier les marges, quand ils ne s’enfonçaient pas plus profondément. La puissance de leurs armées permit aux royaumes Mossi de préserver l’essentiel de leur indépendance. Mais, à la fin du XVe siècle, l’Empire Songhay établit sa suprématie sur la boucle du Niger, mettant fin aux chevauchées des Mossis.
Jaloux de leur pouvoir, les rois Mossi s’opposèrent toujours à une unification du pays Mossi. Mais ces royaumes présentaient une remarquable cohésion sociale et religieuse et une stabilité politique exceptionnelle : ils se maintinrent jusqu’à la conquête française, à la fin du XIX siècle.
Les Mossi participèrent peu au commerce transsaharien : les grands flux d’échanges contournaient la région. Aussi l’Islam ne s’implanta-t-il pas. Les Mossis furent donc beaucoup moins touchés que leurs voisins par la traite des esclaves. A la veille de la colonisation française, le centre du territoire était contrôlé par la confédération des royaumes Mossis regroupant trois ensembles politiques, le Yatenga, le Wogodogo et le Tenkodogo. A l’Est avait été édifié le royaume de Gurma, à l’Ouest, dominé par les souverains dioulas de Kong au XVIIIe siècle, était disputé entre plusieurs royaumes.
II.            Structure des royaumes Mossi

1)    Organisation social
L’organisation sociale des Moose a pour fondement le Buudu : on désigne par ce terme tout groupe de descendance patrilinéaire dès lors qu’il ne se réduit pas à une seule unité locale et, plus communément, le patrilignage exogame, qui intervient comme unité familiale étendu dans la négociation des alliences. Le buudu du système matrimonial est subdivisé en un nombre généralement peu élevé d’unités locales appelées Saka (quartier) ; à son tour, le Saka est subdivisé en famille étendues ou Yiiri.
Il faut noter enfin que de distinctions divisaient la noblesse des Moose en plusieur classes. En tête venaient les « dimbissi » (sg : dimbiga), descendants d’un Moro Naaba, ayant droit au coussin lorqu’ils recevaient un commandement effectif. Les « nabissi » (sg : nabiga) étaient des fils de chef, ayant vocation héréditaire pour prendre un commandement. Enfin, les simples membres des familles aristocratiques étaient les « nakomsé ». Les mêmes distinctions s’appliquaient aux femmes nobles (« dim-poghsé », « na-pagha, nakom-poghsé »). Les « nabissi » avaient le droit de se placer sous le « zandé » (hangar des misiciens) lors de la cérémonie du matin, alors que les autres « nakomsé » venus rendre visite au Moro Naaba, se plaçaient derrière les Ministres de l’extérieur.
2)    Organisation politique
Au plan politique et administratif, l’empire Mossi est divisé en royaumes dirigés par les Naaba, le royaume est divisé en provinces dirigées par des Kombéré. La province est divisée en cantons qui se divisent en villages dirigés par des Teng-Naaba, le village est constitué de quartiers gérés par des Sak-kasma. A la tête du Mogho (l’empire Mossi) se trouve le Mogho Naaba (l’empereur du Mogho). C’est le chef suprême, il est vénéré comme un Dieu. Il est choisi par le grand collège électoral parmi les descendants d’Oubri. Ses pouvoirs, les gestes de sa vie sont réglés par une tradition respectée de tous ; ce qui fait que le Mogho Naaba règne mais la coutume gouverne. A sa mort, c’est en principe son permier fils (le Nabikeega = fils aîné du na) qui lui cuccède s’il le mérite. Autour du Mogho Naaba il y a 16 Ministres chargés de l’exécution des décisions arrêtées. Ils sont souvent d’origine modeste voire captive. Le Naaba les choisis parce qu’ils ont seulement pour ambition de servir et pour éviter des velléités. Ils vivent à la cour. Les plus importants sont le Baloum Naaba, maître des services du palais (Ministre de l’intérieur), le Ouidi Naaba maître de l’infanterie, de la cavalerie, le Poé Naaba ou grand confesseur (une sorte de grand inquisiteur), le Larlé Naaba considéré comme l’expert des coutumes, le Kamsaogho-Naaba, eunuque chargé du harem et de l’exécution des hautes œuvres.
3)    Organisation économique
Les Moose sont des agriculteurs de mil, principale production vivrière et base de l’alimentation quotidienne, les autres plantes cultivées à usage alimentaire étant le maïs, le haricot, le poids de terre et l’arachide. Parmi les produits de cueillette, le plus important est la noix de karité, principalement source de matière grasse. Les Moose cultivent le coton. Le tissage et la l’indigo étaient des activités complémentaires ou commerce à longue distance, les yarsés.
§  Commerçant musulman d’origine Sarakole (Mali)
§  Utilisant les bandes de tissu de coton comme fret de caravane.
Le Moogo comptait peu de gros marchés, mais certaines places, comme Pwintenga, près du Kuupela (Koupèla) dans le Sud-Est du pays, avaient une importance internationale. Le Yatenga produisait du fer ; les forgerons locaux le transformaient en instruments aratoires et en armes dont une partie était exporté vers le Moogo central, pauvre en minéral. On élevait dans le Moogo septentrional une race de chevaux de qualité.
Conclusion
Si les Mooses sont restés longtemps réfractaires à la religion musulmane, longtemps représentée dans les cours royales et les grandes chefferies par la catégorie des commerçants Yarsé (terme équivalent pour désigner les commerçants Dyulas du Mali et de la Côte d’Ivoire), ils se sont massivement convertis à l’islam durant la période coloniale française. Durant cette même période coloniale, les Mooses ont fourni une main d’œuvre importante aux grands travaux d’aménagement routiers et au développement des plantations au Mali, en Côte d’Ivoire et au Ghana.

LA GREVE DANS LES BOUTS DE BOIS DE DIEU DE OUSMANE SEMBENE

LA GREVE DANS LES BOUTS DE BOIS DE DIEU

INTRODUCTION

Le roman « Les bouts de bois de Dieu » est une œuvre littéraire africaine sous l’ère coloniale. L’auteur s’inspire d’un fait réel : La grève des cheminots du Dakar – Niger qui a eu lieu à Dakar, Thiès, Bamako, d’octobre 1947 à mars 1948.L’auteur dévoile les motifs qui ont poussé les cheminots à interrompre le travail durant 5 mois. Les employés Noirs étaient désavantagés par rapport à leurs collègues européens qui jouissaient de privilèges sans commune mesure.

I.              PRESENTATION DE L’ŒUVRE

1.    Biographie

SEMBENE OUSMANE est né au Sénégal à Casamance plus précisément à Ziguinchor le 1er janvier 1923.Il fut expulsé à l’école primaire pour indiscipline et n’a jamais reprit les études. Il fut recruté comme travailleur sénégalais en 1942.En 1949 SEMBENE embarque clandestinement pour la France ou il vivra de son métier de docker. C’est en 1956 que SEMBENE publie son premier roman Le Docker Noir. Il suivi une formation en cinématographie au « Gorki Studio » à Moscou et réalisa son premier long métrage « La Noir de » considéré comme le premier de l’Afrique Noir : SEMBENE OUSMANE s’est éteint le samedi 09 juin 2007 à Ziguinchor à l’âge de 84 ans et laisse à sa postérité un héritage immense.

2.    Bibliographie

En plus des Bout de bois de Dieu, SEMBENE OUSMANE est l’auteur d’autres œuvres telles que :

§  Le Docker Noir 1956 (roman)
§  « La Noir de » en 1962 (nouvelles)
§  « Véhi-ciosane » suivi du « Mandat » en 1966 (Nouvelles)
§  Xala en 1973 (roman)
§  Le dernier de l’empire en 1981 (roman)

II.            RESUME DE L’ŒUVRE

L’auteur relate l’histoire de la grève des cheminots de « Dakar Niger qui du 10 octobre 1947 au 19 mars 1948 immobilisa plus de 1500 Kilomètres de lignes. A Bamako, à Dakar, les cheminots s’organisèrent pour mener à bien leurs luttes. Mais, c’est à Thiès que les autorités interviennent dès les premiers jours. Thiès est en effet le centre de la régie des chemins de fer et celui de la direction du mouvement ouvrier.

Malgré les multiples interventions de l’administration et les différents obstacles : mort, famine, violence, les cheminots maintinrent leurs revendications. Après plusieurs négociations, ils obtinrent satisfaction, c’est-à-dire l’amélioration de leurs conditions de vie.

III.           LA GREVE

1.    Causes de la grève

La grève avait pour origine de nombreuses revendications comme :

§  L’augmentation des salaires : les ouvriers Noirs voulaient la même grille salariale que les employés blancs. Page 24
§  Allocations familiales : les employeurs refusaient de leur donner ces sommes qui étaient le fruit de leur cotisation car estimant qu’ils avaient beaucoup d’enfants du fait de leur polygamie. Page 280
§  La retraite :
§  Le droit d’avoir leur propre syndicat : c’est la cause principale qui a entraîné la grève. Ils avaient créé leur syndicat pour défendre leur intérêt parce que leurs employeurs les surexploitaient.
§  Il y avait aussi le rappel des salaires et le recrutement de 4000 auxiliaires.

A.    L’organisation de la grève

La grève était structurée en syndicats au nombre de 3 qui se trouvaient dans les principales ailles. Des permanences sont mises en place pour gérer la grève. La distribution de rations alimentaires permet d’éviter une aggravation de la famine. De diverses actions de solidarité venant des centrales syndicales d’autres pays renforcent les capacités morales et matérielles des grévistes et les incitent à poursuivirent la lutte. Page 119

B.     Les différents participants à la grève

a)    Les hommes

§  Bakayoko : Il était le meneur de la grève. Il soutenait moralement et appuyait financièrement les grévistes grâce aux dons de C.G.T française. Page 289
§  Tiemoko : Militant de la première heure à Bamako, il incitait les habitants à poursuivre la lutte et était l’instigateur du procès de Diarra.
§  Lahbib : par sa maîtrise de soi, la crédibilité qu’il inspirait et par ses propos réfléchis, il sera d’un appui incontestable à Bakayoko. page 290.

b)   Les femmes

§  Dieynaba : Engagée des la première heure, c’est chez elle que seront soignés les blessés de la grève. page 56
§  Maïmouna : Aveugle elle encourageait les femmes par ses complaintes notamment lors de la marche des femmes de Thiès à Dakar. page 310.
§  Penda : fille de mauvaise vie, elle était comparable à Bakayoko. Elle était aussi chargée de superviser la répartition de la nourriture entre les femmes de Thiès. page 222
§  Mame Sofi : elle était la stratège des femmes de Dakar car elle trouvait des ruses pour résister face aux Européens. page 179 – 180.

c)    Les enfants

§  Adjibidji : Elle représentait une partie de la motivation de la grève. Dans les mesures où Bakayoko voyait en elle l’avenir qu’il faut défendre à tout prix afin de préserver ses droits et ceux des autres enfants. page 21.
§  Magatte et sa bande : Ils contribuaient aussi à la survie des familles car ils rapportaient de la nourriture volée aux blancs et aux boutiquiers. page 247

2.    LES CONSEQUENCES

A.   Les conséquences négatives

Cette grève par sa durée à entraîner de nombreuses répercutions. La famine a ainsi fait son apparition. Les grévistes n’avaient plus accès aux vivres puisque les dirigeants de la Régie avaient interdits aux commerçants de les leur fournir (page 336,217).Notons ainsi que les habitants n’avaient plus d’eau à boire (page 84, 336).En plus de cela, la grève a occasionnée des morts à l’instar de Penda, Samba N’Doulougou qui sont tombés sous les balles des policiers à l’entrée de Dakar. (Page 313)

B.   Les conséquences positives

La lutte des cheminots a apportée de profonds bouleversements. Tout d’abord, les ouvriers ont eu gain de cause suite à leurs revendications. Page 364.
Ensuite au niveau des femmes, il eut la revalorisation de leurs conditions et un renforcement de la solidarité entre elles.

3.    LES SOLUTIONS

Les solutions qui mirent fin à la grève sont :
§  La marche des femmes tout au long des 80 Km qui séparent Thiès de Dakar. Par cette marche, elles réussiront à porter la grève en haut lieu. page 296.
§  Le franc-parler de Bakayoko et sont talent d’orateur aidé de Lahbib réussiront à unir les participants de la grève et à faire revenir les Européens sur leurs décisions. page 364.

CONCLUSION

Ce roman de critique sociale qui a pour arrière plan un évènement historique remet en question le système colonial. Le caractère authentique des personnages et le style engagé de l’auteur en font un chef œuvre des belles lettres africaines.

Thème : La place du Burkina Faso dans le commerce mondial

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