Introduction
L'échec scolaire est le phénomène
des élèves quittant les systèmes
scolaires modernes sans qualification ou diplôme et plus
largement ayant des difficultés d'apprentissage. Ainsi, la notion d'échec
scolaire est complexe car elle est au croisement de plusieurs disciplines
(sociologie, psychologie, pédagogie, etc.) et pôles d'intérêt (politique,
économique, etc.). Chacun voyant midi à sa porte, l'échec scolaire change de
métrique et de définition selon le point de vue d'où l'on se place. L’échec
scolaire peut désigner un retard dans la scolarité, sous toutes ses formes. Il
est l'un des motifs de consultation les plus fréquents en pédopsychiatrie.
Au
Burkina Faso, l’éducation est devenue obligatoire pour tous jusqu’à l’âge de 16
ans. C’est la nouvelle loi d’orientation scolaire qui est l’empreinte d’une
volonté régalienne de donner la chance à tous d’aller à l’école. Cela est à saluer.
Pourtant, il existe des phénomènes qui tendent à freiner cet élan de la
politique éducative au Pays des Hommes Intègres. Nous comptons parmi ces
handicaps, les abandons scolaires. C’est la raison pour laquelle nous allons
nous intéresser aux causes, conséquences et solutions des abandons scolaires au
Burkina Faso
I.
Causes d'échec scolaire au Burkina
Faso
Un enfant dispose des aptitudes à
multiples facettes indispensables à l’apprentissage : organisation structurée,
élan à l’interaction, attention visuelle soutenue etc. Mais chaque enfant
possède un rythme qui lui est propre et se développe en fonction de son
environnement. Ces éléments cités plus haut entrent en ligne de compte dans la
détermination des causes de l’échec scolaire. Les causes de l’échec scolaire
demeurent diverses et variées selon chaque enfant. En rappel nous pouvons citer
quelques causes qui sont :
1.
Les
difficultés d’apprentissage
Par exemple la dyslexie engendre des
problèmes de lecture qui s’associent couramment à la dysorthographie, trouble
de l’apprentissage de l’écriture. L’enfant peut également se trouver confronté
à d’autres troubles : dyscalculie, dyspraxie ou dysphasie. Ces troubles non
soignés à temps contribuent à l’échec scolaire.
2.
La cause peut
se cacher également dans la phobie scolaire
Elle se caractérise par une peur
panique et un refus catégorique de se rendre à l’école qui se manifestent par
des cris, des pleurs et des plaintes. La phobie scolaire apparaîtrait plus
fréquemment chez les garçons, entre cinq et treize ans.
3.
Enfants précoces
Certains enfants précoces ou surdoués
peuvent rencontrer un échec scolaire. Mentalement en avance et atteignant un QI
supérieur à 130, ils s’ennuient et font preuve de désintérêt à cause d’un
enseignement non adapté à leurs désirs et à leurs capacités. Les professeurs ne
savent pas toujours comment réagir face à eux.
4.
Le
redoublement
Il a pour but de permettre à l’enfant
d’acquérir les connaissances mal assimilées. Selon une étude, les effets ne
sont pas forcément positifs. Le redoublement peut être générateur de stress,
vécu comme un échec personnel tant pour la famille que pour l’enfant. Si
l’enfant l’accepte mal et que cela cause un déséquilibre psychologique,
redoubler peut avoir la conséquence inverse et être une cause de l’échec
scolaire.
II.
Conséquences de l'échec au Burkina
Faso
L’échec scolaire se répercute sur
l’équilibre psychoaffectif de l’enfant. Souvent, les parents réagissent comme
s’il s’agissait d’une fatalité et ressentent de la culpabilité. Ils le
perçoivent alors comme un échec de leur éducation. L’échec scolaire n’est pas non
plus sans répercussion sur l’enfant. Ses conséquences ne sont pas uniques et
diffèrent en fonction de chaque enfant, de son environnement et des actions
mises en place pour lui venir en aide. Nous avons pu énumérer les quelques
conséquences suivantes :
1.
L’anxiété
Suite à l’échec scolaire, l’enfant
développe des formes de stress et d’anxiété. Cela se manifeste de manières
diverses par des troubles psychosomatiques. Il se sent plus fatigué, il est
sujet aux vomissements, des tics apparaissent, il a souvent des maux de ventre
etc. Il fait tout pour éviter l’école, les devoirs et parfois même le contact
social.
2.
La dépression
L’enfant peut faire une dépression qui
est différente de celle de l’adolescent ou de l’adulte. La Culpabilité et les
doutes engendrent un mal de vivre dans l’environnement familial, social et
scolaire. Cela se traduit par une incapacité à aborder les exigences scolaires
et à accepter l’échec dû à une compétition avec autrui. Les enfants concernés
deviennent inquiets, passifs, sensibles aux changements.
3.
Troubles du
comportement
L’échec scolaire peut également
induire des troubles du comportement. L’enfant peut développer des
comportements agressifs, voire délinquants. Souvent, celui-ci veut surtout
attirer l’attention. L’instabilité engendrée peut constituer un terrain propice
aux mensonges, vols et fugues à l’adolescence.
4.
Estime de soi
L’échec scolaire peut avoir des
conséquences sur l’estime de l’enfant. Ce dernier se forge une image négative
de lui-même due aux remontrances de la famille, des professeurs, au regard des
autres enfants. Il va se sentir inférieur aux autres élèves. Cette baisse de la
confiance en soi ne résout pas le problème et engendre des résultats inférieurs
aux capacités de l’enfant.
III.
Des solutions pour limiter l'échec
scolaire
L’échec scolaire trouve donc son
origine dans divers facteurs et lorsque les différents signes apparaissent, il
faut agir rapidement. Il est important de contacter les professeurs afin de
déterminer ensemble les objectifs à atteindre et définir les moyens d’y
parvenir. Les parents ne doivent pas dramatiser la situation, car de leur
soutien et de leur encouragement dépendent les progrès futurs de l’enfant à
surmonter l’échec.
Il faut surtout et toujours :
Il faut surtout et toujours :
1.
Motiver son
enfant
Des études ont montré que l’enfant en
échec scolaire l’était souvent car il ne trouvait plus la motivation nécessaire
à son investissement à l’école. L’école devient alors dénuée de sens (RYCHEN et
LEHMANN, 2001). Il est donc important d’aider son enfant à trouver un but, un
sens à sa scolarité. Vous pouvez parler avec lui, par exemple, des métiers
qu’il souhaite faire, lui expliquer quelles matières lui permettront d’y
accéder et surtout pourquoi.
2.
Développer la
confiance en soi de l’enfant
Lorsqu’un enfant n’a pas confiance en
lui, il se dévalorise. Il remet en question ses capacités d’apprentissage. Il
est donc important de l’encourager. N’hésitez pas à dire à votre enfant que ce
qu’il fait est bien lorsque cela est justifié. Et, lorsqu’il s’est trompé,
n’oubliez pas de lui expliquer pourquoi il s’est trompé en restant calme et
compréhensif. Valorisez les réussites de l’enfant et restez objectif sur la
gravité de ses erreurs.
3.
Rester
attentif aux activités de l’enfant pendant la journée
Les psychologues remarquent souvent,
quand ils reçoivent des parents d’enfant en échec scolaire, que lorsque les
parents décrivent la journée de l’enfant, elle est très différente de ce que
l’enfant décrit comme étant sa journée. Il est donc important que les parents
questionnent leur enfant sur sa journée. Certains enfants par exemple passeront
leur après-midi devant la télé si leurs parents ne sont pas là. Alors que les
parents pensent qu’ils travaillent. Il faut bien noter qu’il ne s’agit pas de
surveiller son enfant mais de créer un climat de confiance qui permettra à
celui-ci de pouvoir se livrer en toute sérénité et de discuter avec ses parents
de ce qui doit être fait ou non selon eux.
4.
Etre à
l’écoute et présent
Un enfant dont les parents ne
s’intéressent pas à sa scolarité peut avoir le sentiment qu’ils ne valorisent
pas l’école et diminuent le sens de cette dernière. Cela peut occasionner un
retrait par rapport à l’école et donc un échec scolaire. Les enfants veulent
souvent montrer à leurs parents pour tout ce qui concerne leur réussite, leur
production et leurs avancées à l’école. Il est important pour l’enfant qu’il
soit reconnu et valorisé. Les parents doivent donc être à l’écoute et attentifs
à ces sollicitations.
Il est important que l’enfant puisse
savoir et voir que ses parents sont présents durant sa scolarité. Ils doivent
cependant éviter d’être « étouffants » ou surprotecteurs et laisser une
certaine marge de liberté à l’enfant.
5.
Parler,
communiquer, expliquer
Pour que les points précédents
fonctionnent, il faut que la communication entre les parents et l’enfant soit
établie et satisfaisante. L’enfant doit pouvoir se sentir en sécurité lors
d’échanges avec ses parents et écouté. Il est important pour cela qu’un climat
de confiance et d’amour bienveillant soit présent. L’enfant en difficulté se
sentira alors suffisamment à l’aise pour parler de ses problèmes avec ses
parents, qui pourront agir pour prévenir un éventuel échec scolaire.
Conclusion
L’élève en échec
scolaire est atteint dans son estime de soi. En effet, l’échec scolaire inflige
à l’enfant une blessure narcissique, une atteinte grave, consciente ou
inconsciente, de l’investissement narcissique de son Moi, de son estime de soi.
Lorsque l’aide apportée répond au problème de l’enfant, les progrès
apparaîtront si les parents ont confiance et suivent de façon régulière et
attentionnée sa scolarité. Sa situation peut évoluer dans le bon sens, car les
difficultés ne sont pas figées. C’est ce qui peut encourager les parents et les
enfants à entreprendre une démarche quand il y a un problème quelconque. Ce qui
est important, c’est de ne pas laisser l’enfant seul devant sa difficulté sinon
cela risque d’entrainer plusieurs conséquences sur son développement futur.
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