vendredi 19 avril 2019

Thème : Echec scolaire au Burkina Faso


Introduction
L'échec scolaire est le phénomène des élèves quittant les systèmes scolaires modernes sans qualification ou diplôme et plus largement ayant des difficultés d'apprentissage. Ainsi, la notion d'échec scolaire est complexe car elle est au croisement de plusieurs disciplines (sociologie, psychologie, pédagogie, etc.) et pôles d'intérêt (politique, économique, etc.). Chacun voyant midi à sa porte, l'échec scolaire change de métrique et de définition selon le point de vue d'où l'on se place. L’échec scolaire peut désigner un retard dans la scolarité, sous toutes ses formes. Il est l'un des motifs de consultation les plus fréquents en pédopsychiatrie.
Au Burkina Faso, l’éducation est devenue obligatoire pour tous jusqu’à l’âge de 16 ans. C’est la nouvelle loi d’orientation scolaire qui est l’empreinte d’une volonté régalienne de donner la chance à tous d’aller à l’école. Cela est à saluer. Pourtant, il existe des phénomènes qui tendent à freiner cet élan de la politique éducative au Pays des Hommes Intègres. Nous comptons parmi ces handicaps, les abandons scolaires. C’est la raison pour laquelle nous allons nous intéresser aux causes, conséquences et solutions des abandons scolaires au Burkina Faso
I.                    Causes d'échec scolaire au Burkina Faso
Un enfant dispose des aptitudes à multiples facettes indispensables à l’apprentissage : organisation structurée, élan à l’interaction, attention visuelle soutenue etc. Mais chaque enfant possède un rythme qui lui est propre et se développe en fonction de son environnement. Ces éléments cités plus haut entrent en ligne de compte dans la détermination des causes de l’échec scolaire. Les causes de l’échec scolaire demeurent diverses et variées selon chaque enfant. En rappel nous pouvons citer quelques causes qui sont :
1.      Les difficultés d’apprentissage
Par exemple la dyslexie engendre des problèmes de lecture qui s’associent couramment à la dysorthographie, trouble de l’apprentissage de l’écriture. L’enfant peut également se trouver confronté  à d’autres troubles : dyscalculie, dyspraxie ou dysphasie. Ces troubles non soignés à temps contribuent à l’échec scolaire.
2.      La cause peut se cacher également dans la phobie scolaire
Elle se caractérise par une peur panique et un refus catégorique de se rendre à l’école qui se manifestent par des cris, des pleurs et des plaintes. La phobie scolaire apparaîtrait plus fréquemment chez les garçons, entre cinq et treize ans.
3.      Enfants précoces
Certains enfants précoces ou surdoués peuvent rencontrer un échec scolaire. Mentalement en avance et atteignant un QI supérieur à 130, ils s’ennuient et font preuve de désintérêt à cause d’un enseignement non adapté à leurs désirs et à leurs capacités. Les professeurs ne savent pas toujours comment réagir face à eux.
4.      Le redoublement
Il a pour but de permettre à l’enfant d’acquérir les connaissances mal assimilées. Selon une étude, les effets ne sont pas forcément positifs. Le redoublement peut être générateur de stress, vécu comme un échec personnel tant pour la famille que pour l’enfant. Si l’enfant l’accepte mal et que cela cause un déséquilibre psychologique, redoubler peut avoir la conséquence inverse et être une cause de l’échec scolaire.
II.                  Conséquences de l'échec au Burkina Faso
L’échec scolaire se répercute sur l’équilibre psychoaffectif de l’enfant. Souvent, les parents réagissent comme s’il s’agissait d’une fatalité et ressentent de la culpabilité. Ils le perçoivent alors comme un échec de leur éducation. L’échec scolaire n’est pas non plus sans répercussion sur l’enfant. Ses conséquences ne sont pas uniques et diffèrent en fonction de chaque enfant, de son environnement et des actions mises en place pour lui venir en aide. Nous avons pu énumérer les quelques conséquences suivantes :
1.      L’anxiété
Suite à l’échec scolaire, l’enfant développe des formes de stress et d’anxiété. Cela se manifeste de manières diverses par des troubles psychosomatiques. Il se sent plus fatigué, il est sujet aux vomissements, des tics apparaissent, il a souvent des maux de ventre etc. Il fait tout pour éviter l’école, les devoirs et parfois même le contact social.
2.      La dépression
L’enfant peut faire une dépression qui est différente de celle de l’adolescent ou de l’adulte. La Culpabilité et les doutes engendrent un mal de vivre dans l’environnement familial, social et scolaire. Cela se traduit par une incapacité à aborder les exigences scolaires et à accepter l’échec dû à une compétition avec autrui. Les enfants concernés deviennent inquiets, passifs, sensibles aux changements.
3.      Troubles du comportement
L’échec scolaire peut également induire des troubles du comportement. L’enfant peut développer des comportements agressifs, voire délinquants. Souvent, celui-ci veut surtout attirer l’attention. L’instabilité engendrée peut constituer un terrain propice aux mensonges, vols et fugues à l’adolescence.
4.      Estime de soi
L’échec scolaire peut avoir des conséquences sur l’estime de l’enfant. Ce dernier se forge une image négative de lui-même due aux remontrances de la famille, des professeurs, au regard des autres enfants. Il va se sentir inférieur aux autres élèves. Cette baisse de la confiance en soi ne résout pas le problème et engendre des résultats inférieurs aux capacités de l’enfant.
III.                Des solutions pour limiter l'échec scolaire
L’échec scolaire trouve donc son origine dans divers facteurs et lorsque les différents signes apparaissent, il faut agir rapidement. Il est important de contacter les professeurs afin de déterminer ensemble les objectifs à atteindre et définir les moyens d’y parvenir. Les parents ne doivent pas dramatiser la situation, car de leur soutien et de leur encouragement dépendent les progrès futurs de l’enfant à surmonter l’échec.
Il faut surtout et toujours :
1.      Motiver son enfant
Des études ont montré que l’enfant en échec scolaire l’était souvent car il ne trouvait plus la motivation nécessaire à son investissement à l’école. L’école devient alors dénuée de sens (RYCHEN et LEHMANN, 2001). Il est donc important d’aider son enfant à trouver un but, un sens à sa scolarité. Vous pouvez parler avec lui, par exemple, des métiers qu’il souhaite faire, lui expliquer quelles matières lui permettront d’y accéder et surtout pourquoi.
2.      Développer la confiance en soi de l’enfant
Lorsqu’un enfant n’a pas confiance en lui, il se dévalorise. Il remet en question ses capacités d’apprentissage. Il est donc important de l’encourager. N’hésitez pas à dire à votre enfant que ce qu’il fait est bien lorsque cela est justifié. Et, lorsqu’il s’est trompé, n’oubliez pas de lui expliquer pourquoi il s’est trompé en restant calme et compréhensif. Valorisez les réussites de l’enfant et restez objectif sur la gravité de ses erreurs.
3.      Rester attentif aux activités de l’enfant pendant la journée
Les psychologues remarquent souvent, quand ils reçoivent des parents d’enfant en échec scolaire, que lorsque les parents décrivent la journée de l’enfant, elle est très différente de ce que l’enfant décrit comme étant sa journée. Il est donc important que les parents questionnent leur enfant sur sa journée. Certains enfants par exemple passeront leur après-midi devant la télé si leurs parents ne sont pas là. Alors que les parents pensent qu’ils travaillent. Il faut bien noter qu’il ne s’agit pas de surveiller son enfant mais de créer un climat de confiance qui permettra à celui-ci de pouvoir se livrer en toute sérénité et de discuter avec ses parents de ce qui doit être fait ou non selon eux.
4.      Etre à l’écoute et présent
Un enfant dont les parents ne s’intéressent pas à sa scolarité peut avoir le sentiment qu’ils ne valorisent pas l’école et diminuent le sens de cette dernière. Cela peut occasionner un retrait par rapport à l’école et donc un échec scolaire. Les enfants veulent souvent montrer à leurs parents pour tout ce qui concerne leur réussite, leur production et leurs avancées à l’école. Il est important pour l’enfant qu’il soit reconnu et valorisé. Les parents doivent donc être à l’écoute et attentifs à ces sollicitations.
Il est important que l’enfant puisse savoir et voir que ses parents sont présents durant sa scolarité. Ils doivent cependant éviter d’être « étouffants » ou surprotecteurs et laisser une certaine marge de liberté à l’enfant.
5.      Parler, communiquer, expliquer
Pour que les points précédents fonctionnent, il faut que la communication entre les parents et l’enfant soit établie et satisfaisante. L’enfant doit pouvoir se sentir en sécurité lors d’échanges avec ses parents et écouté. Il est important pour cela qu’un climat de confiance et d’amour bienveillant soit présent. L’enfant en difficulté se sentira alors suffisamment à l’aise pour parler de ses problèmes avec ses parents, qui pourront agir pour prévenir un éventuel échec scolaire.
Conclusion
L’élève en échec scolaire est atteint dans son estime de soi. En effet, l’échec scolaire inflige à l’enfant une blessure narcissique, une atteinte grave, consciente ou inconsciente, de l’investissement narcissique de son Moi, de son estime de soi. Lorsque l’aide apportée répond au problème de l’enfant, les progrès apparaîtront si les parents ont confiance et suivent de façon régulière et attentionnée sa scolarité. Sa situation peut évoluer dans le bon sens, car les difficultés ne sont pas figées. C’est ce qui peut encourager les parents et les enfants à entreprendre une démarche quand il y a un problème quelconque. Ce qui est important, c’est de ne pas laisser l’enfant seul devant sa difficulté sinon cela risque d’entrainer plusieurs conséquences sur son développement futur.

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